L’Agence nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC) garde sa directrice générale, mais pour une durée inhabituellement brève. Michèle Lenoir-Salfati, en poste depuis 2016, se voit accorder une extension de mandat de six mois seulement, une décision surprenante qui interpelle les professionnels de la formation médicale continue.
Un mandat écourté révélateur d’enjeux plus larges
Cette prolongation limitée contraste avec les pratiques habituelles, où les dirigeants d’organismes publics bénéficient généralement de mandats pluriannuels. Ce choix temporel restreint révèle probablement des intentions politiques, particulièrement dans un contexte où l’avenir même du DPC fait débat.
Cette période transitoire intervient alors que l’ANDPC traverse une phase critique, marquée par deux évaluations institutionnelles majeures – menées par l’IGAS et la Cour des comptes – qui préconisent un abandon graduel du système DPC actuel au bénéfice d’une certification périodique des professionnels de santé.
L’évolution vers un nouveau modèle de certification
Les conclusions de ces rapports se rejoignent sur plusieurs points essentiels :
Le dispositif DPC présente des défauts structurels : complexité excessive, manque de clarté et adhésion variable selon les corps de métier.
Le système de certification périodique, déjà opérationnel pour certaines spécialités, offre une approche plus uniforme et efficace pour assurer la mise à jour des compétences professionnelles.
L’organisation actuelle du DPC sous l’égide de l’ANDPC pourrait être repensée, voire confiée à d’autres institutions comme les conseils ordinaux.
Dans cette perspective, le mandat transitoire accordé à Michèle Lenoir-Salfati s’apparente à une mesure d’attente : il garantit la stabilité opérationnelle immédiate tout en préservant les options pour une restructuration majeure du système.
Une phase d’incertitude à surveiller attentivement
Cette décision accentue le sentiment d’instabilité ressenti par les organismes formateurs et les praticiens, qui évoluent dans un environnement réglementaire en mutation dont l’issue demeure floue.
Plusieurs interrogations cruciales persistent :
L’ANDPC survivra-t-elle au-delà de 2025 ?
Le financement public du DPC conservera-t-il sa configuration actuelle ?
Quelles adaptations les centres de formation devront-ils anticiper face au passage à la certification périodique ?
Perspective
Cette reconduction temporaire de Michèle Lenoir-Salfati constitue manifestement une mesure d’attente dans une période de réflexion stratégique. Bien qu’elle assure la continuité des activités de l’ANDPC, elle annonce surtout l’imminence de transformations majeures.
Les professionnels du secteur doivent rester vigilants : l’année 2026 pourrait sonner le glas du modèle DPC traditionnel et inaugurer une nouvelle ère dans la formation continue des professionnels de santé.
Lire l’arrêté sur le site du Journal Officiel.
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